||culture de la curiosité||

La curiosité managériale


Curiosité managériale, curiosité individuelle ou curiosité collective. Depuis quelques mois, la curiosité semble vivre un moment « Ruée vers l’or ».

Et ce n’est pas un hasard ! D’abord, parce que la curiosité managériale est une clé pour stimuler l’innovation et la créativité en entreprise.

Ensuite, de plus en plus d’entreprises communiquent sur leurs capacités d’innovation afin de promouvoir leur marque produit/service ou pour démarquer leur marque d’employeur pour attirer des candidats « curieux ». Qu’ils soient chargés de marketing, ingénieur ou technicien de maintenance

Curiosité et curiosité managériale

Ce qui est le plus excitant avec la curiosité est qu’elle ne dépend pas de qui vous êtes, de ce que vous faites ou de votre catégorie socioprofessionnelle. La curiosité fonctionne de la même façon pour tout le monde. 

Avec de la curiosité, vous n’avez pas besoin d’être Michael Ange, Thomas Edison, Elon musk ou Steven Spielberg. Si vous êtes curieux, vous pouvez être créatif et innovant, surprenant et original. 

  • Si vous êtes à un rendez-vous ennuyeux, la curiosité peut vous sauver.
  • Si vous ne savez pas quelle suite donner à votre carrière, la curiosité peut vous sauver.
  • Si vous devez vendre, la curiosité peut vous sauver.
  • Si vous manquez d’audace, la curiosité peut vous sauver.

La curiosité est ce désir de vivre de nouvelles expériences, d’acquérir de nouvelles connaissances et d’explorer de nouveaux territoires.

La curiosité est un élément tellement basique de notre vie que nous n’en identifions pas toujours la présence. Considérez le temps passé à chercher, scroller, consommer de l’information, à lire ou écouter de la musique…la curiosité réelle ou manipulée (gamification) est devenue un pilier de notre économie. 

Pour la suite de votre carrière, aussi, la curiosité est un pilier. Maintenir à jour vos connaissances, développer de nouvelles compétences et rencontrer de nouvelles personnes ne sont pas des options ! 

Mais attention… comme tout comportement humain, la curiosité doit être gardé au juste équilibre. Pas assez de curiosité est un signe de dépression et trop…un signe d’hyperactivité ou d’un déficit de l’attention. 

Pourquoi un article (et ce n’est que le premier d’une série.) sur la curiosité ? Parce qu’enfin la curiosité devient un sujet managérial. 

curiosité managériale

Qu’est-ce que la curiosité managériale ? 

La curiosité managériale est un concept qui met en avant l’importance de la curiosité, de l’ouverture d’esprit et de l’apprentissage continu chez les managers et les dirigeants d’entreprise.

Elle se caractérise par la volonté de découvrir de nouvelles idées, d’explorer de nouvelles perspectives et de favoriser un environnement propice à la créativité et à l’innovation. Dans cet article, nous décrirons ce qu’est la curiosité managériale, comment elle se démontre et nous présenterons quelques entreprises peu connues qui encouragent la curiosité au sein de leurs équipes.

La curiosité managériale est la capacité des managers et des dirigeants à s’interroger, à poser des questions et à explorer de nouvelles idées et perspectives dans le but d’améliorer leur compréhension du monde, de résoudre des problèmes et de stimuler l’innovation.

Ce concept repose sur l’idée que les leaders qui cultivent la curiosité et encouragent l’apprentissage continuel sont plus à même de créer des environnements dynamiques et innovants.

Comment se démontre la curiosité managériale ?

Si vous souhaitez évoluer la curiosité managériale de vos managers et la développer vous devez savoir qu’elle se manifeste de différentes manières, notamment :

  1. Quand le manager poser des questions plutôt que de donner toutes les réponses. Les managers curieux posent des questions ouvertes et stimulantes pour encourager la réflexion et la découverte de nouvelles idées.
  2. Quand le manager encourager l’apprentissage continu et apprend continuellement lui-même. Les leaders qui favorisent la curiosité managériale encouragent leurs équipes à acquérir de nouvelles compétences, à suivre des formations et à partager leurs connaissances.
  3. Quand le manager est ouvert aux nouvelles idées et pas aux seulement les. siennes Les managers curieux sont réceptifs aux suggestions et aux idées provenant de sources diverses et variées, et sont prêts à remettre en question leurs propres convictions et opinions.
  4. Quand le manager favorise la diversité et l’inclusion en donnant la parole à tous et à toutes. Les leaders qui cultivent la curiosité managériale cherchent à créer des environnements inclusifs et diversifiés, où chaque membre de l’équipe se sent valorisé et respecté, et où les différences sont considérées comme une source de créativité et d’innovation.

Les entreprises avec lesquelles nous avons collaboré pour développer la curiosité managériale et l’innovation au sein de leurs équipes : 

  • Kyan : cette agence de développement web et de design basée au Royaume-Uni encourage la curiosité en offrant des “journées d’apprentissage” à ses salarié, où ils sont libres d’explorer de nouvelles compétences et de partager leurs connaissances avec leurs collègues comme le fait Lippi, un entreprise française de création d’aménagements extérieurs.
  • Treehouse : cette entreprise de formation en ligne dans le domaine de la technologie met l’accent sur la curiosité managériale en organisant régulièrement des ateliers et des sessions de formation pour ses équipes, afin de les encourager à développer leurs compétences à s’ouvrir à de nouvelles idées et perspectives.
  • Mindvalley : cette entreprise malaisienne, spécialisée dans l’éducation en ligne et le développement personnel, cultive la curiosité managériale en encourageant ses équipes à suivre des formations et à participer à des conférences dans divers domaines, allant de la technologie à la psychologie. Ils organisent également des événements internes pour partager les connaissances et stimuler la créativité.
  • Doist : cette entreprise de technologie, créatrice des applications Todoist et Twist, s’est donner l’ambition de devenir connue pour sa culture d’entreprise axée sur la curiosité et l’apprentissage continu. Les salariés sont encouragés à participer à des projets passionnants et à explorer de nouvelles idées, tandis que les managers sont ouverts aux suggestions et aux retours d’expérience.

Nous pourrions aussi citer Pfizer, Bayer, MSD, GSK, Elengy ou Bnpparibas et de nombreuses autres entreprises moins connues du grand public en France et à l’international que nous avons accompagné dans la mise en place de la créativité managériale. 

Parcours de l’innovation en entreprise

Cette communication s’accompagne du lancement de grands programmes destinés à instaurer ou à développer leur culture de l’innovation. La méthode pour y arriver est désormais aussi attendue que celle des cercles de qualité.

Cela commence par la sélection de volontaires « Correspondants innovation » et la mise en place en parallèle d’un système de collecte d’idées internes (des boites à idées modernisées) comme Orange avec idclick ou Dell avec ideastorm. 

Ces ” correspondants Innovation ” deviennent responsables de :

  • Promouvoir une démarche de collaboration style GDiD de Engie.
  • Organiser des brainstorming ou petits déjeuners d’échanges d’idée.
  • Expliquer que tout le monde peut avoir des idées qui changent tout.
  • Proposer des actions de développement de la créativité.
  • Sélectionner les meilleures idées pour une remise des prix de l’innovation comme Bnpparibas

Il faut de l’innovation et il y a deux façons d’avoir de l’inspiration :

  • L’approche ” procrastination” : attendre qu’elle vous tombe dessus comme la foudre.
  • L’approche ” curiosité ” : creuser des sujets que l’on ne connaît pas pour s’inspirer.

Cette inspiration est la première étape de la créativité, mais ne suffit pas. La créativité est un processus complexe qui demande plusieurs conditions :

  1. un environnement managérial autorisant l’échec, favorisant l’autonomie et la responsabilisation, 
  2. du temps pour sortir de l’entreprise et s’inspirer, un endroit pour se rassembler avec ses collègues en interne pour réfléchir et surtout..
  3. une volonté personnelle de sortir son quotidien pour identifier de nouvelles tendances, collecter des idées ou se former à de nouvelles méthodes. Oui, c’est ce qu’on appelle la curiosité. Un sujet qui est devenu le centre de nombreuses études en Neurosciences depuis 2009

Encourager la curiosité managériale en entreprise 

Comme le relève une enquête de 2018 menée par Merck KGaA auprès de 23 000 personnes, alors que 83 % des dirigeants interrogés disent que la curiosité est encouragée dans leur entreprise, seulement 52 % des collaborateurs interrogés le confirment. De même, 50 % des dirigeants interrogés vont même jusqu’à déclarer que la curiosité est tellement encouragée dans leur boite, quelle peut-être liée à des bonus. Ce que seulement 16 % des salariés interrogés confirment. Ce qui semble montrer que si on commence à comprendre que la curiosité est importante pour l’innovation, elle n’est pas encore au menu des pratiques managériales des entreprises et qu’elle n’est donc pas réellement encouragée. 

Et elle n’est pas encouragée pour nombreuses raisons. Raisons que vous connaissez sûrement déjà et qui nous sont confirmées par l’enquête sur la place de la curiosité en entreprise de Francesca Gino, professeure à la Harvard Business School et publiée dans le Harvard Business Review de septembre 2018. Sur les 512 responsables de la formation interrogés, la grande majorité estime que si on laisse chaque salarié à explorer ses propres idées, ce sera vite le chaos ! Le management sera challengé et la performance se dépréciera aussi vite qu’un piano tombant du 10e étage. La raison avancée : chaque collaborateur poursuivrait sa propre lubie plutôt que de se concentrer sur ses résultats. Bon, cette dernière est de moi, pas de Francesca.

Libérée ou pas, l’entreprise n’est pas encore un endroit où chacun peut explorer ses propres centres d’intérêts – même s’il y a quelques baby-foots et des murs sur lesquels on peut écrire. Ce n’est pas non plus une démocratie dans laquelle chacun organise son temps de travail, de réflexion et de curiosité à sa guise. 

On ne peut pas en vouloir aux dirigeants de laisser leurs collaborateurs poursuivre des intérêts particuliers. Même Google a abandonné son programme de 20 % (qui laissait à ses ingénieurs 20 % de leur temps pour poursuivre leurs idées perso) en 2011 quand Larry Page a repris le job de CEO. La raison est simple : ÇA NE FONCTIONNAIT PAS ! Non seulement, il faut aux collaborateurs de Google 120 % de leur temps de travail rien que pour répondre aux exigences de performance demandées, mais en plus aucune motivation pécuniaire n’était proposée pour ceux qui étaient prête à travailler 140 % pour prendre une journée à développer leur idée. Depuis, Larry Page a déclaré qu’il allait mettre “plus de bois derrière moins de flèches ». Comprendre, plus de moyens pour moins de projets. 

En plus, selon le World Economic Forum, la créativité a été identifiée comme l’une des 10 plus importantes compétences à acquérir pour 2020. Malgré cela, plus de 60 % des managers (PME) et 4 0% des managers des ETI et grands groupes rencontrés dans le cadre de mes recherches considèrent toujours que le partage d’idées de leurs collaborateurs peut gêner le travail, faire perdre du temps, créer de la frustration si l’idée n’est pas valorisée et ralentir l’activité. 

Pourtant, stimuler la curiosité au niveau managérial peut avoir des effets extrêmement bénéfiques :

  • Un manager curieux inspire plus de respect et permet à ses collaborateurs de développer des relations de confiance et de collaboration avec leurs collègues.
  • Un manager curieux rend son équipe plus rapidement adaptable à l’incertitude et à la pression extérieure en réduisant l’effet de sidération (arrêt causé par la peur devant un danger).
  • Un manager curieux encourage la créativité de ses équipes à améliorer leur résultat en les aidant à voir des opportunités ou d’autres ne voient que des obstacles.

Ce qui semble être prouvé par une autre étude, menée par Spenser Harrison de l’INSEAD. Les gens curieux sont 34 % plus créatifs et commettent moins d’erreurs, car ils ont moins de chance de tomber dans le biais cognitif de confirmation (Ne prendre en compte que des informations qui renforcent ce que nous croyons déjà). La curiosité, permet de ne pas tomber non plus dans les stéréotypes (les jeunes sont toujours en retard.) et encourage à s’intéresser au point de vue de l’autre. Les curieux auraient donc davantage d’empathie.  

La curiosité permet d’éviter de se considérer comme un expert arrivé au sommet de sa performance. La curiosité permet de ne jamais se considérer comme étant arrivé au top. La personne curieuse sentant qu’elle approche au sommet de ce qu’elle peut atteindre a plus de chance de dépasser ce sommet ou de trouver des liens entre sa spécialité et d’autres spécialités voisines. C’est sans doute la raison pour laquelle on trouve une majorité de scientifiques dans cette catégorie. Des gens qui n’ont pas de vérité, mais des théories qui attendent d’être confirmées ou non en fonction des nouvelles informations qu’ils collectionnent…

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