Il est grand temps de quitter les réseaux sociaux…Sérieusement et rapidement !
Ce n’est pas une réflexion que je suis seul à avoir. C’est dans l’air depuis un moment et les groupes « Quittons Facebook » existent depuis au moins aussi longtemps que le réseau social lui-même.
Mais comme ceux qui se sont posé la question avant moi… vais-je être capable de passer le cap ? J’ai déjà effacé plusieurs fois l’application de mon smartphone – parfois pendant plusieurs semaines – mais à chaque fois, tel un alcoolique dans une cave bordelaise, j’y retourne. Qu’ai-je manqué pendant mon absence ? A qu’elle soirée n’ai-je pas été invité ?
Je suis conscient que je ne peux pas être pris au sérieux tant que je ne clique pas là sur e lien « Deactivate your account« . Vos note au passage qu’il ne s’git pas d’un bouton mais d’un simple lien…
On est bien dans sa bulle
Je suis pourtant conscient que Facebook nous enferme dans une bulle bien douillette dans laquelle nous restons entre-nous. Loin des barbares, étrangers ou supporters de Trump, Macron ou Valls (rayez la mention inutile). Une bulle dans laquelle nous ne recevons plus de nouvelles de la part de ceux qui ne pensent pas comme nous.
Et pour le coup, me concernant en tout cas, ce n’est pas Facebook qui a fait cette sélection : c’est bien moi qui sélectionné.
Bye bye les Vegans-facistes, les activistes-anti-fourrure, les hippie-du-solidaire, les chauvins-régionaux (souvent de Strasbourg, j’ignore pourquoi), les étrangers qui ne publient ni en français ni en anglais et les égomaniaques qui croient encore au personnel-branding (je vous donne pas les noms, mais vous n’avez qu’à me demander).
Cette bulle que Facebook a construit autour de nous utilise plusieurs stratagèmes issus de la « gamification » pour nous mettre en état de dépendance :
- Les pastilles nous indiquant qu’un message nous attend. C’est noël dans notre cerveau à coup de Dopamine à chaque notification?
- L’absence de pouce vers bas (contrairement à Youtube) pour ne pas risquer de nous faire rendre conscience que ce que nous partageons emmerde les autres.
- Le nombre de likes sur nos publications que l’on espère voir augmenter. En dessous de 10 likes dans une heure, j’efface ma publication !
- Les images amusantes partagées par nos contacts les plus rigolos, featuring Thierry Croix et
Franky Charras.
Urgent
Il y plusieurs raisons pour mettre un caractère d’urgence à cette décision qu’il faudra prendre une bonne fois pour toute :
La perte de temps. Raison la plus évidente. Que serais-je en train d’accomplir si je n’étais pas en train de parcourir ma timeline pour la 10 ème fois depuis ce matin (il est 098h30). Un article qui fera date ? Terminer un chapitre de mon prochain bouquin ? Prendre des cours de grammaire et d’orthographe ? Ou regarder les épisode en retard de « The OA » ou de « Games of Thrones »?
Le ramollissement du bulbe. Je pense être devenu une épave mentale. Je mesure ça au temps passé entre la perception de l’ennui dans une file d’attente et la sortie de mon smartphone pour cliquer sur Facebook (ou Twitter lors des périodes où j’avais viré Facebook).
La perte de créativité. Parce que Facebook c’est d’abord un magasin. Et dans ce magasin il y a 2 camps : ceux qui créent du contenu (ciselé pour capter votre « engagement ») et ceux qui le consomme. Facebook est un magasin dans lequel les marques viennent avec leur placards publicitaires cous manipuler à acheter des produits. Des produits qui valent en moyenne 11€. Des produits que toute marque peut sélectionner très finement : « Donnez-moi 1000 gays, votant à droite, barbus et célibataires s’il vous plait, c’est pour vendre des rasoirs. Ah, et pendant que vous y êtes mettez-moi aussi 10 000 filles vivant en Franche-Comté qui ont liké Rihanna dans les 3 mois, c’est pour une campagne Kickstarter. Et ce sera pour emporter.
Et concernant ces produits, vous avez déjà compris de qui je parle !
Que fait la créativité là-dedans ? Simple, pendant que vous consommez le contenu des autres partagé, par vos amis-zombies, vous resterez des rouages uniquement utiles à maintenir le système.
Une fois hors de Facebook que va-t’il se passer ?
A mon avis, pas grand chose en fait si je peux utiliser ma petite expérience. Vous allez réaliser que :
- Vos amis continueront de vous envoyer des SMS s’ils veulent que vous veniez à leur soirée. Si ce n’est pas le cas c’est que vous ne leur avez pas donné de nouvelles depuis longtemps ou que ce n’étaient que des amis Facebook.
- Vous devrez donner des explications à ceux qui penseront que vous les avez « unfriendé » ou « désamifié ». Et qui l’auront mal pris, riche occasion d’interactions passionnées.
- Votre téléphone va redevenir un téléphone. Et un téléphone c’est chiant quand vous n’avez à l’utiliser que pour téléphoner.
- Vous n’allez pas faire de report sur autre chose. Comme le téléphone, errer sur internet peut devenir très emmerdant au bout d’un moment.
- Les réseaux sociaux ne vous rendent pas plus compétent(e)s ou de meilleures personnes. Uniquement des prisonniers volontaires.
- Qu’il y a d’autres sources de divertissements, seul ou à plusieurs.
- Que vous allez reprendre le contrôle de votre attention, intensité et productivité… les aptitudes les plus importantes dans l’économie d’aujourd’hui.
- Que votre marque personnelle se construit sur la production de contenu utile et pas en répétant ou
curatant,curant, bref en étant le curateur de la production d’autrui. - Que vous pourriez redevenir un être humain comme l’écrit Andrew Sullivan…
2017. Créer de la valeur et arrêter de Retweeter, liker et partager le contenu des autres.
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